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La perception est une expérience personnelle, façonnée par nos croyances, nos souvenirs, et notre état d’esprit. Face à une même situation, deux individus peuvent vivre des réalités très différentes. En influençant la perception, l’hypnose nous offre un moyen de modifier notre expérience, que ce soit pour réduire le stress, la douleur, ou d’autres sensations inconfortables.

 

 

Pourquoi la perception varie-t-elle d’une personne à l’autre ?

Les neurosciences montrent que notre perception du monde est loin d’être une simple reproduction de la réalité. En effet, elle est construite par notre cerveau, qui interprète constamment les informations sensorielles pour leur donner un sens subjectif. Chaque expérience passée, chaque croyance et chaque émotion forme un « filtre » qui colore notre perception.

Les filtres des expériences passées
Les souvenirs influencent directement notre perception. Un même événement peut être interprété différemment selon le vécu de chacun. Par exemple, une personne ayant une expérience positive de la compétition verra un défi sportif comme excitant, tandis qu’une autre ayant vécu des échecs le percevra avec anxiété.
Nous avons tous des biais cognitifs qui nous amènent à interpréter les événements de manière spécifique. Ainsi, le biais de confirmation nous pousse à rechercher des éléments qui valident nos croyances, tandis que le biais d’ancrage influence notre perception en fonction des premières informations reçues sur un sujet. Ces biais affectent constamment notre perception et nos choix.

L’interprétation de l’événement : Une question de perspective

Prenons l’exemple de deux personnes confrontées à un retard de train. La première, détendue, en profitera pour lire un livre et se relaxer. La seconde, sous pression, vivra ce moment comme une source de stress intense. Bien que l’événement soit identique, leur expérience émotionnelle en est radicalement différente. 

L’impact de l’hypnose sur la perception

L’hypnose est un outil puissant pour modifier la perception, en agissant directement sur les circuits neuronaux impliqués dans l’interprétation des sensations et des émotions. Les études en neuro-imagerie montrent que l’hypnose modifie l’activité de certaines zones du cerveau. 

L’hypno-analgésie : Modifier la perception de la douleur
L’hypno-analgésie est un domaine dans lequel les effets de l’hypnose sont bien documentés. L’hypnose ne supprime pas la douleur, mais change la manière dont le cerveau l’interprète. Le cortex cingulaire antérieur, une zone liée à la dimension émotionnelle de la douleur, peut voir son activité diminuée sous hypnose, modifiant ainsi l’intensité perçue de la douleur. 

 

Vers une prise de conscience de la subjectivité et des possibilités de changement

Comprendre que notre perception est une construction nous ouvre des perspectives fascinantes. En hypnose, cette prise de conscience permet de reprogrammer des expériences négatives ou des perceptions limitantes. Cela permet de renforcer la résilience face à des événements identiques, mais perçus différemment, tout en conservant la même réalité extérieure.

 

 

Notre perception façonne notre monde. L’hypnose, en intervenant sur cette perception, nous aide à transformer notre vécu, à réduire le stress et la douleur, et à expérimenter une réalité enrichie par des émotions plus adaptées. Elle devient ainsi un outil de transformation personnelle, en nous aidant à remodeler notre vision. Peut-être que la question n’est pas de savoir ce qui est vrai ou faux dans notre perception, mais plutôt de décider quelle réalité nous choisissons d’habiter.

Sources :

  1. Daniel Kahneman, Thinking, Fast and Slow, 2011.
  2. Neuroplasticité et mémoire : Revue des recherches sur la plasticité neuronale en lien avec la perception et les souvenirs (National Institute of Neurological Disorders and Stroke, 2022).
  3. The Emotional Brain: The Mysterious Underpinnings of Emotional Life, Joseph LeDoux, 1996.
  4. Lutz, A., et al., Hypnosis, Pain Perception, and Neuroimaging, Neuropsychologia, 2016.
  5. Rainville, P., et al., Pain Affect Encoded in Human Anterior Cingulate But Not Somatosensory Cortex, Science, 1997.
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